Carnet Noir
Guy Husson, un des piliers de l’A.S. Aix-les-Bains, nous a quittés
Champion de France du lancer de marteau de 1954 à 1968, Recordman de France à 22 reprises, 65 sélections internationales dont 3 Jeux 0lympiques, Guy Husson a quitté ce monde le mercredi 18 juin, à l’âge de 94 ans, après une vie dédiée à sa discipline. Sociétaire de notre club de 1965 à 1990, il fut un équipier modèle, soit au marteau, soit au disque.
J’aimerais attirer votre attention sur l’un de ses exploits. Il se déroule sous mes yeux de gamin, le dimanche 21 octobre 1956, à l’issue d’un match de rugby…
Guy Husson prépare les Jeux Olympiques de Melbourne. Recordman de France avec 58m80, il vise les 60 mètres. C’est avec cette ambition que le Troyen répond à l’invitation de son ami roannais Louis Chatelet. L’A.S.Roanne a bien respecté les normes : 2 officiels, 2 adversaires et un plateau de lancer tout neuf. Mais il y a la pluie du matin et le froid de fin d’après-midi. Cependant, derrière la palissade de protection, les nombreux spectateurs du rugby sont restés. Au 6° et dernier essai, leur enthousiasme est récompensé quand ils voient l’engin retomber bien au delà des drapeaux tricolores : 60m22 ! Le premier Français à plus de 60 mètres ! Un peu plus tard, Guy Husson quitte le stade tout simplement comme il y est entré, avec son sac, son marteau, son balai (utilisé pour nettoyer le plateau de lancer avant chaque jet) et son sourire.
En 1985, je retrouve Guy Husson à l’A.S.Aix-les-Bains. Il est agréablement surpris par les détails qu’un garçon, devenu coureur de demi-fond, lui donne de cette journée historique de 1956.
Le 8 septembre 2001, au stade Charrière Neuve-Mas Barral, l’E.A.Chambéry fête le jubilé de ce lanceur d’exception. Ce bel après-midi, Guy Husson me fait l’honneur de me confier l’animation de l’évènement, moment historique où il accueille plusieurs de ses coéquipiers des années 60 en équipe de France, Pierre Legrain, Michel Macquet, Pierre Colnard et Robert Bogey.
Un beau jubilé, assurément qui n’empêcha pas Guy Husson de continuer à lancer très longtemps avant, un jour, de ranger son marteau. Et Guy Husson s’en est allé.
Jacky Desmures
Texte élaboré à partir de mon livre « Chroniques d’un coureur ordinaire » paru en 1999